MEDECINS D'AFRIQUE
ONG Internationale des Médecins et Acteurs de Santé pour la Promotion des Soins de Santé Primaires
Article Intervention


Vos compétences sont les atouts de l'Afrique pour son développement socio-sanitaire.
Les questions de santé se dressent avec plus d'acuité encore en Afrique. Les compétences existent à travers le réseau de médecins, pharmaciens, tradipraticiens et scientifiques africains. Il ne tient qu'à nous tous de les fédérer pour les mettre au service du développement socio-sanitaire.




NUTRITION ALIMENTATION
18.01.2016
Centrafrique - Réhabilitation nutritionnelle et prévention de la malnutrition dans la Kemo
La préfecture de la Kemo est une des plus importantes de la RCA, de par sa localisation géographique. Ses 4 sous-préfectures (Sibut, Dekoa, Mala et Ndjoukou) ont subi les conséquences de l’instabilité politique. Au vu des différents rapports épidémiologiques centralisés par la Préfecture Sanitaire, les maladies saisonnières et courantes continuent à sévir dans la zone (Paludisme, IRA, infection digestive, etc.) et par manque d’acteurs humanitaires en appui, l’accentuation du risque de détérioration de la situation nutritionnelle est permanente. Selon la dernière évaluation RRM de ACF du 09 au 11 juillet 2015 à Ndegu dans Njoukou, le statut nutritionnel des 51 enfants de 06 à 59 mois appartenant aux 79 ménages enquêtés a été évalué à travers la prise du Périmètre Brachial (PB) et du diagnostic des œdèmes. 4 enfants ont été dépistés MAS et 5 enfants MAM. Selon donc ce screening une proportion de 18% (10% MAS 8% MAM) de malnutrition aiguë globale (MAG) et donc un problème de malnutrition est présent à Ndjoukou.

Le projet de réhabilitation nutritionnelle et de prévention de la détérioration de l’état nutritionnel au sein des populations des sous-préfectures sanitaires de Dekoa, Mala et Ndjoukou, que Médecins d’Afrique est en cours de mise en œuvre grâce à un financement du CHF, vise à réduire la malnutrition aiguë et chronique chez les enfants de 0 à 59 mois (environ 4 200) et les femmes enceintes et allaitantes (environ 2100) des populations déplacée et autochtone dans la préfecture sanitaire de la Kemo.

Les objectifs spécifiques sont :
1- Mise en place d’un système de dépistage et de prise en charge de la malnutrition aiguë
2- Renforcement des mécanismes de prévention de la malnutrition sur l’axe Dekoa-Sibut, Ndjoukou et Mala
3- Amélioration de la supervision et de la coordination des activités nutritionnelles dans les structures appuyées

Pour démarrer le projet sur de bonnes bases, l’équipe de Médecins d’Afrique a commencé par un plaidoyer auprès des autorités politico-administratives (Préfet, Sous-préfet, Maire et chefs de villages) pour s’assurer de leur soutien dans la mise en oeuvre du projet et des réunions de concertation avec la communauté, afin de présenter le projet et de lancer le recrutement des relais communautaires qui viendront appuyer l’équipe projet.

Médecins d’Afrique a procédé, dès le début du projet, au renforcement des capacités des acteurs principaux : agents des centres de santé, les équipes cadres de préfecture, les relais communautaires. Pour les 13 agents de santé issus des centres et postes de santé des sous-préfectures concernées, 4 membres de l’équipe cadre de la préfecture sanitaire et 8 agents de MDA, il s’agissait d’une remise à niveau en vue de mener à bien les activités prévues dans le projet. Cette formation a servi également à la vulgarisation du protocole national de prise en charge de la malnutrition aiguë (PCIMA) validé en fin 2014 en RCA et de l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE).

89 relais et leaders communautaires ont été formés sur la mise en oeuvre de la PCIMA et sur la promotion de l’ANJE. Ces relais issus des aires de santé de Guiffa, Dékoa Ndjoukou et Mala ont, deux jours durant, appris comment organiser la prise en charge de la malnutrition au niveau communautaire (sensibilisation de la communauté sur la PCIMA, dépistage et orientation des cas de malnutrition aiguë au centre de santé, le suivi des cas à domicile, les séances d’éducation pour la santé et le rapportage au centre de santé), la prise des mesures anthropométriques. Un accent particulier a été mis sur la promotion de l’ANJE, l’alimentation de la femme enceinte et de la femme allaitante et les techniques de communication pour un changement social et des comportements (CCSC).
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